Culminant à 4200m d’altitude, Potosi est le toit urbain du monde. La ville est perchée sur l’altiplano et se dresse telle une porte vers les grands piliers de la civilisation bolivienne.
D’Uyuni à Potosi, un contraste inquiétant se dégage. Les rues se repavent, les gens affluent, l’odeur de la vie locale reprend. On vit la Bolivie.
Pourtant, le tourisme est bien présent. De tous les pays, les étrangers se ruent vers les dangereuses mines d’argent, pour une aventure dans l’enfer du monde des mineurs. Potosi joue avec ses mines, les marchande. Un vrai florilège de faux mineurs défilent dans les couloirs de la mort, mais pour quelques heures seulement.
En moyenne, un vrai mineur a une espérance de vie de 10 ans à l’entrée dans la mine, de quoi remettre en cause une éventuelle descente dans ces profondeurs. Alors certes le tourisme des mines enrichit la ville, la glorifie même, mais faut-il le cautionner?
Car au final, le touriste passe à côté de la forme intéressante de ces mines: son système coopératif. Les mineurs s’étant regroupés ont un poids démocratique important. Ils prennent les décisions ensembles et définissent les prix de l’argent, leur minerai, leur ressource. Un poids qu’ils payent néanmoins de leur vie. Malheureusement, aucun mécanisme de transformation de ce métal précieux n’existe en Bolivie, exception faite des petits artisans bijoutiers. La Bolivie se limite à un pays de matières premières, pour lesquelles elle se bat.
La politique de son président Evo Morales est clair. Les capitaux étrangers sont les bienvenus mais doivent avant tout développer, renforcer et structurer l’économie du pays. Une inspiration de la politique de Lula au Brésil, qui obligea par exemple Apple à implanter une de ses usines de production sur son territoire pour le marché brésilien.
Visiblement, on ne pille plus la Bolivie.
Vos reporters sur place,
MG-MT
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Pas des paysages à couper le souffle comme les précédents,mais reportage interessant sur l’activité locale.
bisous de nous deux