La Havane : l’éclectisme, témoin de l’Histoire cubaine

 

 

Isolée du reste du monde ; Cuba fascine pour son histoire personnelle et ses mythes révolutionnaires. Terre de contraste, Cuba est énigmatique, contradictoire, fière, belle, détestable. Unique.

 

Si loin de « l’American way of life », la Havane est pourtant la capitale latine la plus proche des Etats-Unis. Son rythme haletant est une bonne entrée sur l’ile dirigée par la famille Castro depuis 53 ans. Il nous dévoile les traits d’un peuple ouvert, bâti sur l’isolement forcé et la conviction de la défaillance du modèle libéral sur le plan social et environnemental. La réponse communiste n’en fut pas moins un modèle idéal, brisant les aspects fondamentaux de la démocratie pour un intérêt collectif ?

 

La Havane est un théâtre à ciel ouvert, un musée aux portes ouvertes. Au milieu des vieilles bâtisses coloniales délabrées, les calèches côtoient les vieilles voitures américaines des années 50. C’est véritablement le premier témoignage de l’embargo imposé par les américains depuis 1962. Les peintures murales remplacent la publicité, glorifiant les héros de la révolution comme un certain Ernesto Che Guevara. Les étalages sont maigres, rappelant les difficultés pour Cuba de s’auto-suffire alimentairement. Dans l’espoir de toucher une commission, les rabatteurs insistent pour que vous assistiez à leur concert de salsa sous les sons de Buena Vista Social Club. Mais vous pouvez vous en détacher sans stress et avec un sourire.

 

La Havane est un choc brutal pour certains, entre incompréhension et séduction. Il n’y a pas d’espace tampon, c’est une confrontation culturelle et idéologique qui s’impose à vous. Mais le charme s’installe, la Havane devient prenante et envoutante. Coupé de toute communication extérieure, les pas vous guident vers la vie active. Dans la rue, le commerce bat son train pour une poignée de pesos. La vie est dure et la rationalisation s’accentue. Il en faudrait plus pour que la vie s’arrête à la Havane.

 

Le soir, cubains et touristes se retrouvent le long du Malecon, cette longue promenade longeant le bord de mer. Ils viennent s’y balader, se rassemblent autour de quelques groupes de « son » et de « salsa » revisitant leurs classiques. Tard dans la nuit, les portes restent ouvertes, les échanges entre balcons se multiplient et la rue reste éveillée. Ici, la notion de mixité sociale n’existe pas. Pourtant, elle se développe dans l’ombre d’un système contraint au déclin.

 

L’idéologie est pourtant bien intégrée, comme en témoigne la plaza de la Revolucion. C’est ici que Fidel Castro y prononça ses grands discours politiques. On y trouve deux portraits géants d’Ernesto Che Guevara et de Camillo Cienfuegos, héros moins connu du grand public mais idolâtré par les cubains. Dominant la place, un monument fut érigé à la mémoire de José Marti. Ecrivain et poète de la fin du XIXème siècle, il fut le principal acteur de l’indépendance cubaine. Ses écrits sont aujourd’hui étudiés par tous les jeunes écoliers cubains.

 

Aujourd’hui encore, les cubains ne satisfont pas tous leurs besoins. Ils vivent avec peu, ils ne connaissent pas la surconsommation. L’isolement les contraint à exploiter leurs ressources de manière durable, tout en ouvrant leur économie au tourisme de masse. Forcée politiquement à perdurer un système poussé à la contradiction, la société cubaine révèle des avancées humaines et se porte en modèle de la cohésion sociale et environnementale. Pourtant, personne ne s’avance sur le futur de Cuba, qui reste flou et sous-contrôle de la famille Castro jusqu’à nouvel ordre. A l’aube d’un changement de paradigme sur l’ile sucrière, une question persiste et dérange : doit on s’inspirer des idées et des avancées d’un pays communiste ?

 

Vos reporters de retour en France,

 

MG-MT,

 

 

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