San Cristobal de las Casas : Confluence d’organismes solidaires sous fond de zapatisme

 

San Cristobal de las Casas est la première ville fondée par les colons espagnols en 1528 sur le territoire mexicain. Son nom rend hommage a Christophe Colomb et à Bartholomé de las Casas, premier évêque du Chiapas qui défendit la cause indigène lors de la « conquista ».

 

 

La ville regorge de ressources culturelles, autour de ses églises, musées et marchés ouverts. Nombreux sont les indiens qui descendent de leur communauté pour venir commercer dans le monde urbain. La ville est un vaste mélange cosmopolite, entre locaux, membres d’ONG, touristes et observateurs internationaux. Ce rassemblement étonnant découle de la réapparition du mouvement zapatiste dans les années 1990.

« Si no hay justicia para el pueblo, que no haya paz para el gobierno » (« S’il n’y a pas de justice pour le peuple, qu’il n’y ait pas de paix pour le gouvernement »), scandait Emiliano Zapata,  l’un des principaux acteurs de la révolution mexicaine du début des années 1900. Il défendit les paysans dans leur quête de réappropriation de leurs terres.

 

En 1994, les yeux se sont tournés vers cette région unique qu’est le Chiapas. Le 1er Janvier marque la signature de l’ALENA (Accord de Libre Echange Nord Américain), qui associe économiquement le Mexique aux Etats-Unis et au Canada. Le même jour, les indiens zapatistes se soulèvent, prennent les armes et occupent la ville de San Cristobal de las Casas. Sous l’impulsion du commandant Marcos, ils revendiquent de nouveau le droit à la terre, au logement, à la santé, à l’éducation et à la justice. Effectivement, les indiens ne sont pas reconnus par la constitution mexicaine alors qu’ils représentent 10% de la population. Ce sentiment est résumé solennellement par le commandant Marcos :  » Il nous civilisèrent hier et veulent aujourd’hui nous moderniser ».

la répression du gouvernement qui s’en suit est sanglante, mais l’arrivée d’observateurs étrangers augmente la pression de l’opinion de publique, aboutissant à des négociations. Malheureusement, aujourd’hui la condition des indiens reste inchangée. Ceux-ci ne sont toujours pas représentés politiquement.

 

Néanmoins, l’écho international de ce mouvement ne fut pas sans effet au niveau local. Déjà nombreuses, les ONG se sont multipliées, soutenant les projets de développement. San Cristobal de las Casas est devenu le fief de la solidarité à la cause indigène. L’économie sociale et solidaire a su trouver sa place entre les coopératives comme Majomut, producteur de café, ou le Taller Leñateros, atelier de papier recyclé reconnu mondialement.

 

Des organisations comme DESMI (Desarrollo Económico y Social de los Mexicanos Indígenas) ou Mujeres y Maiz, travaillent main dans la main pour améliorer les conditions de vie des locaux. Enfin, des réseaux de producteurs et consommateurs responsables voient le jour sous l’aile d’agronomes travaillant pour une certification participative.

 

La majorité des organisations s’est regroupée dans le Réseau pour la Paix qui traite à la fois des droits de l’homme et véhicule les échanges entre organismes aux idées communes, en matière de développement humain, Un portail internet a notamment été créé pour promouvoir cette initiative (http://chiapas.laneta.org/sitios/sociales.php).

 

Fraîche la nuit, bouillante le jour, San Cristobal de las Casas incarne à merveille la surface d’échange entre deux mondes qui cohabitent sans pouvoir s’intégrer mutuellement. A l’heure où les communautés andines acquièrent leurs droits, le Mexique s’en inspira-t-il?

 

Vos reporters sur place,

 

MG-MT

 

 

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2 réflexions au sujet de « San Cristobal de las Casas : Confluence d’organismes solidaires sous fond de zapatisme »

  1. Salut les gars

    Ca fait plaisir retrouver vos reportages, avec en plus des coins où on est passé et qui nous ont laissé des souvenirs sympas. C’est a San Cristobal qu’a eu lieu la finale 2011 du grand tournoi de tarot Mexicano Français. On ne rappelle pas les scores ça pourrait fâcher !!!!

    Juste une petite rectification Marcos n’était pas commandant mais sous-commandant.

    Bises à vous deux

    Yanor

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