Oaxaca de Juarez : Caractère indigène au passé révolutionnaire

 

Au sud-est de la capitale Mexico, l’Etat de Oaxaca garde les portes des communautés indigènes. Oaxaca de Juarez, homonyme capitale de son Etat, est sans doute l’une des villes qui a le mieux conservée l’héritage colonial du passage hispanique, tout en ayant rebaptisée son nom en hommage au premier président indigène, Benito Juarez.

 

Ce dernier est notamment l’auteur des « Lois de reforme » qui confisquèrent les biens de l’Eglise et permirent le mariage civil. En 1861, la guerre civile dite de « réforme », opposant les libéraux de Juarez aux ecclésiastiques, affaiblit financièrement le Mexique. Benito Juarez suspend le paiement de la dette extérieure ce qui entraine l’invasion française sous les ordres de Napoléon III. S’en suit la déroute française de Puebla, le 5 mai 1862, encore commémorée aujourd’hui comme la grande victoire mexicaine du XIXème siècle. Ce n’est qu’en 1867, avec l’aide des américains, que les mexicains reprirent définitivement la souveraineté de leur pays.

 

Aujourd’hui, le rythme de vie de la cité propose plusieurs façon de visiter le centre historique. Le calme matinal offre un caractère unique à la découverte Zocalo, ponctuée par l’éveil des tables restauratrices et les notes claires venant des arbres.

 

 

La ronde du soleil ameute les passants, qui sont attirés par les chapiteaux dressés pour revendiquer un abus de pouvoir. Il faut rappeler qu’en 2006, Oaxaca fut le siège d’un des plus grands mouvements de contestation du pays. Parti d’une grève générale des professeurs au moi de mai 2006, une première intervention policière courant juin mène à la création de l’Assemblée Populaires des Peuples de Oaxaca (APPO). Les défenseurs de la cause indigène et le mouvement étudiant se regroupent alors sous le même étendard, avec de sérieuses revendications sociales face aux inégalités grandissantes et à la répression comme seule justification du gouvernement fédéral. Les émeutes continuent jusqu’à l’intervention en novembre de la police fédérale, conduisant à une vingtaine de morts. Les leaders de l’APPO sont arrêtés un par un. Cette épisode sanglant du Mexique marque la non-reconnaissance de la politique des pouvoirs publics en place, et le besoin d’une transition.

 

Au crépuscule, les jeux de lumière envahissent le centre ville, rappelant la fête lyonnaise. L’ambiance du Zocalo bat son plein, sous fond de musique traditionnelle.

 

A 15 minutes à l’ouest de la ville, une colline domine les environs. Le site archéologique de Monte Alban fut une des grandes cités de la civilisation des zapotèques. Peu connus, ces derniers rivalisèrent les aztèques et les mayas en leur époque, dénotant des avancées en matière de construction. On y retrouve d’ailleurs les vestiges d’un réseau de canalisation en terre cuite. D’un des côtés de l’amphithéâtre central, l’écho des voix résonne d’une manière très distincte.  L’acoustique était déjà bien utilisée à cette époque.

 

Oaxaca s’endort sur la chaleur du soir, et garde la tête sur les épaules ; les lendemains sont difficiles mais toujours uniques et porteurs d’espoirs.

 

Vos reporters sur place,

 

MG-MT

 

 

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