Cochabamba: La gestion de l’eau au cœur du débat


A mi-chemin entre la Paz et Santa Cruz, les deux plus grands viviers humains de Bolivie, Cochabamba se révèle à la frontière de deux mondes séparés par deux climats. Bordée par les montagnes de l’Altiplano, les températures oscillent au fil du jour. Simultanément, l’humidité ondule pour déverser en abondance les pluies tropicales de la forêt vierge proche. Une vallée fertile s’est donc développée, accrochée à la montagne.

 

La zone urbaine s’étend chaque année, les ruraux migrant vers la cité à la recherche d’un pseudo-eldorado. En se rapprochant de la Selva (la forêt vierge), c’est l’agriculture intensive qui s’éveille. C’est surtout la promesse d’un travail, certes à faible salaire et en désaccord avec la culture indigène, mais sûr. Urgence sociale, urgence environnementale, faut-il choisir en Bolivie? Séraphin et le projet Sara eux ont décidé de prendre le taureau par les deux cornes (voir articles sur le projet Sara).

 

 

 

 

Cochabamba est réputée pour ces mouvements sociaux. La ville fut le siège des plus grandes émeutes subies par le pays ces 20 dernières années. En cause, la privatisation du réseau d’eau et l’interdiction de forer des puits personnels. Une banalité pour les peuples d’occident, une question de survie pour les habitants de Cochabamba. La ressource eau devient petit à petit au centre des problématiques économiques.

 

Honneur au film « Tambien la lluvia » qui décrit ces émeutes du début des années 2000, tout en posant la problème de la discrimination des peuples indigènes depuis la conquista espagnole. Une rencontre entre la vision occidentale et les réalités locales.

 

 

 

 

Malheureusement la Bolivie n’est pas le seul pays qui subit des pressions liées à l’eau. En France, un ancien cadre de l’entreprise Veolia attaqua son ancien employeur, dénonçant les fraudes liées à la privatisation des réseaux d’eau français. Au travers du film « Water makes money », il fit taire le silence que son ancien employeur avait essayé d’acheter, avant de perdre un procès qui lui coûta gros.

 

 

De la France à Cochabamba, la problématique est la même: Jusqu’à quel prix achèteront nous l’eau? Dans les pays les plus nécessitant, la question est cruciale. La goutte qui fera déborder le vase approche-t-elle? La gestion de l’eau, un des défis du XXI siècle.

 

Alors Cochabamba est-elle au bord du gouffre? Leurs revendications sociales entendues, les habitants se tournent vers d’autres projets. A voir la reconnaissance désormais mondiale de son université d’agro-écologie, la ville est déjà entrée dans un processus de transition sociale et environnementale. Un long travail mené conjointement avec les organisations locales, l’université et les institutions publiques. Pourvu que ça dure.

 

Vos reporters sur place,

 

MG-MT

 

Il n'y a pas d'article complémentaire.

2 réflexions au sujet de « Cochabamba: La gestion de l’eau au cœur du débat »

  1. La ce n’est plus du folklore,c’est de la necessité, l’eau est cruciale partout ,mais en Bolivie ça semble pire.
    mamie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>